Un drôle d'anniversaire...
Eh oui le 29/05/2014 je me fracturais une vertèbre. Depuis, il n'y a pas eu un jour sans que je pense à ce très mauvais moment. J'ai remis cela (multiples fractures) en 2015 après m'être battu pour revenir à un bon niveau : champion de Bourgogne ffc open, 4ème au championnat de France Master de clm (40-45 ans), 5ème au championnat de France Ufolep (40-50 ans) et champion fsgt Saône-et-Loire. Je pensais qu'en me cantonnant aux chronos je limiterais totalement les risques de chute...et puis patatras à 60 km/h sur le guidon de chrono, je glisse légèrement de la roue arrière avant de me faire éjecter tel un motard qui prend "un coup de raquette"... J'avais repris confiance, on avait gagné Arinthod avec Fred (l'un des plus difficiles chronos x2 de France je pense), on devait battre le record du chrono de la Brume. Je me suis planté sur une route que j'ai empruntée 1000 fois, et qui ne présente aucun risque à moins de 55 km/h sur route sèche. Sur la partie haute, pourtant pas très pentue, il y a de légères courbes et irrégularités de terrain qui ne pardonnent pas à 60 km/h (vent arrière) quand il y a un départ de pluie...Dans mon malheur, je pense avoir eu de la chance, car parti comme j'étais parti avec le vent très favorable, j'allais aborder le virage du bas à 75-80 km/h sur le guidon de clm : sur route mouillée ça ne serait pas passé...et là, au regard de la configuration, c'eût été un autre sketch ; -)
Mon corps est abîmé, mais quelque part au fond de moi je sens qu'il me reste quelques "trucs" à faire. Je rêve de refaire un top ten à la Marmotte, ce doit être possible, je m'en sens encore le potentiel physique, mais pour ce qui est de la disponibilité j'ai un moins bon feeling. Quand on a eu ce que l'on souhaitait une fois, ça devrait suffire, non ?
L'année dernière j'ai assuré le ravitaillement de David et Fred. Un vrai plaisir d'avoir les N°4 et 11 de la course.
Dans la photo qui suit, je suis dans le groupe de tête de la Marmotte (en orange). Regardez bien, j'ai une glacière dans le dos, je suis le ravitailleur volant ! Là je viens de ravitailler Fred Talpin qui est devant en 2, et je me charge de David de Vecchi qui est à ma gauche ! C'est toujours mieux que toutes ces voitures qui suivent leur coureur sur 180 km. Je vous rassure, par respect je n'ai pas suivi le groupe 180 km avec la glacière sur le dos, je n'aurais pas osé :-)
J'étais évidemment déçu pour Fred car je le voyais bien faire un top 3 ;-) mais il reviendra pour la gagner j'en suis sûr. L'accompagner jusqu'au pied de l'Alpe d'Huez serait pour moi un rêve. Comment faire ? M'entraîner, avoir et prendre le temps de le faire, et ne pas dépasser 76 kg. Autant dire que le challenge est démentiel, insensé.
Mais la Marmotte est la seule course et le clm la seule vérité...Tout le monde le sait :-)
Évidemment ce n'est pas vrai, mais chacun a son histoire personnelle, ses croyances, ses envies et ses lubies.
Quand on sort du monde du sport, comme c'est mon cas en ce moment, on prend conscience du caractère futile du sujet, du nombre inouï de malades que l'on rencontre (je ne m'exclus pas). Mais dans l'effort, on peut rencontrer des "ovnis" d'une volonté incroyable, d'une ténacité parfois inexplicable, des gens qui donnent tout pour la beauté du geste...Le plus souvent.
Le vélo, j'entendais sur Eurosport, c'est le dégoût du renoncement. C'est en partie cela qui caractérise le sportif d'endurance en général et le cycliste en particulier.
Eh bien ce dégoût, il faut tenter de l'entretenir, autant que possible, aussi longtemps que possible et ce, quel que soit son domaine d'expression.