Gestion de l'effort en clm individuel...plusieurs pistes !

Cela fait maintenant 15 ans que j'étudie la question. Mes différentes lectures, ainsi que mes nombreux tests, m'ont permis de mettre au point un protocole que je nommerai le "step heating" (montée en température/puissance par étapes) qui ne marche pas trop mal.

Avant d'en arriver là, je vous avouerais que j'ai tout essayé. Il m'arrive même de revenir à mes premières amours...

1) Partir à fond et résister -> ça marche à peu près, on ne fait jamais sa meilleure performance, mais si l'on est prêt à souffrir le martyre, ça peut donner un résultat correct. J'ai longtemps pratiqué cela, sauf qu'à mes débuts, j'explosais en vol. Cette année, ce fut ma tactique au championnat de France Master 2015. J'ai produit une performance honorable (4ème dans ma catégorie d'âge), mais au prix d'un véritable inconfort. Pourquoi ai-je fait cela ? Peut-être parce que je n'ai pas su totalement maîtriser mes nerfs, mais surtout par crainte de m'endormir...cf. la suite :-)

2) Partir lentement et monter très progressivement en puissance. Cela ne me réussit pas, car je m'endors en-dessous de I4, i.e. au seuil anaérobie. J'avais appliqué cette tactique à Lyon il y a quelques années (chrono de Corbas je crois) pour réaliser ma plus belle contre-performance absolue :-(...nul mais alors nul. Cette approche peut fonctionner, mais il faut absolument sortir de sa léthargie au bout de 5 min, sinon hibernation + réveil au printemps... Euh, je veux dire face au classement avec la plus grande des désillusions.

3) Le départ ou gestion dite parabolique de l'effort : on part fort pour se mettre immédiatement dans le coup, puis on relâche une fois le niveau cible atteint. Quand on a retrouvé ses esprits on enclenche. Ça fonctionne bien, cela dépend tout de même de vos aptitudes anaérobies...plus ou moins marquées. Je n'aime que modérément, mais vous pouvez vous y jeter, au moins pour l'expérience !

4) Ma gestion préférée: le "step heating". Ce mode demande i) de parfaitement se connaître, ii) de véritablement maîtriser ses nerfs, iii) et d'être frais. Pourquoi frais ? Car la gestion se fait au cardiofrequencemètre. En cas de fatigue, il est beaucoup plus difficile d'interpréter convenablement ses pulsations, mais quand on se connaît (en compétition) et que l'on est reposé, c'est ultra fin. Pour que vous compreniez bien, voici mes données personnelles: à 170 pulsations je suis en mode I3+, à 175 je suis à I4 et à 178 je suis à I4+. Ce qui signifie que j'approche la zone rouge et que les incursions au-dessus de 180 doivent être brèves et relativement peu nombreuses. Maintenant que vous savez tout sur moi :-) voilà comment je procède en clm individuel. Je pars sereinement sans précipitation pour atteindre 170 pulsations. À ce premier palier, je débraye et laisse tranquillement mon coeur dériver jusqu'à 175. Je temporise à ce niveau d'effort quelques minutes, et monte progressivement à 178. C'est là que je suis très concentré, à l'écoute de mon corps, pour percevoir le niveau de pression sur les pédales qui me maintient à cette fréquence +ou- 2 pulsations. Je ne m'autorise quasiment plus d'excès, je me mets en mode "métronome". D'ailleurs, dans ces conditions, je supporte très très mal la moindre variation de rythme. Quand se profile la ligne d'arrivée, je monte progressivement jusqu'à 183-185, mais je ne m'autorise cela qu'à 2-3 minutes de la ligne, pas avant. 

C'est de cette manière que j'ai réalisé mais meilleures performances !

À vous de tester la méthode qui vous convient le mieux ! Vous me ferez un retour si ce post vous a permis d'y voir plus clair, et surtout de vous faire plaisir... davantage plaisir !